Parmi les belles sorties rhums de l’année du côté de Velier, hors habituels Hampden et Caroni, nous avons pu retrouver la série Japoniani. Pour l’anecdote, ce nom original lui vient de ses étiquettes qui ont été dessinées par Gargano, à priori dans un avion au retour du Japon.
Il y a trois bouteilles dans ce triptyque, avec des habitués des embouteillages Velier : Karukera, Nine Leaves et Savanna, les trois ont été embouteillés brut de fût. Les prix de sortie, sans être bon marché, ont été dans la moyenne des prix du moment, de 120 à 170 euros… Enfin pour ceux qui ont pu en trouver sur le premier marché. Car, et ça ne sera pas une surprise pour les habitués de notre site, les amateurs malchanceux ont du se résoudre à passer par les sites d’enchères, ou les échanges dans les groupes Facebook. Heureusement pour nous, Rémi, alias French Rhumeur, a pu mettre la main sur une bouteille du Karukera et une Savanna. C’est grâce à lui, et avec lui d’ailleurs, que nous avons pu déguster ces deux bouteilles : qu’il en soit chaleureusement remercié !
Karukera 2009 Velier
Il y a une histoire d’amour assez intrigante entre Luca Gargano et Karukera. Non pas que Grégoire Hayot ne travaille pas bien, nous sommes très fan du 2008 édition LMDW, mais, hormis Neisson, aucune autre distillerie de rhum agricole ne bénéficie d’une telle mise en avant de l’embouteilleur génois. On se rappelle, pour illustrer ce propos, que quatre belles sorties des 70 ans de Velier étaient proposées par Karukera, dont un millésime 2006 sorti dans une très belle carafe. Nous pouvons supposer que Luca Gargano est fan de la typicité Karukera !
Voyons voir ce que propose ce millésime 2009 et passons à la dégustation.
Degré : 58,2%
Intégration de l’alcool : Très bonne
Age : 11 ans
Particularités : Single cask, brut de fût, world premiere
Au nez, l’ensemble est assez fondu, dans un premier temps, et l’alcool est bien intégré (après une heure d’ouverture). Au niveau des arômes, la trame est légèrement boisée, puis on retrouve les épices, dont la vanille, et le chocolat. En fin de nez, une très belle note d’agrume (orange même) fait son apparition.
En bouche, le boisé est gourmand, tout comme le café qui fait son apparition ici. On retrouve toujours les épices, cannelle et gingembre, et l’orange se transforme en marmelade. La bouche est la suite logique du nez, avec une petite touche de gourmandise en plus.
La finale est amère, avec le café, et le boisé est légèrement astringent.
En conclusion, un rhum bien fait, avec une puissante maîtrisée. Nous regrettons malgré tout un petit manque d’originalité, si ce n’est sur la note d’orange.
Notre note : 87
Une longue et belle histoire pour ces fameux HERR (High Ester Rum Reunion), qui ont fait beaucoup pour la réputation de Savanna. Velier propose ici le dernier fût de HERR.
Savanna HERR 2006 Velier
Degré : 63,2%
Intégration de l’alcool : Très bonne
Age : 12 ans
Particularités : Single cask, brut de fût, world premier
Au nez, c’est d’abord une explosion de fruits qui marque les esprits. L’alcool est au service des arômes, et les abricots (séchés ou non), la cerise et l’ananas se taillent la part du lion. Un profil un peu plus sérieux arrive ensuite, avec des épices, une fraîcheur de le menthol et une agréable note d’olive. Un nez magnifique, sans acidité.
En bouche, le bal est toujours fruité (cerise et ananas), c’est funky, c’est vivant, c’est vif. La bouche est moins facile, on sent les esters, mais elle est toujours très agréable. Les épices du nez ont laissé la place à un boisé léger, et très agréable. On sent l’alcool, mais ce n’est pas gênant du tout.
La finale, très longue, est tropicale (maracuja et ananas) et c’est enfin le tabac qui accompagne les fruits.
Une très belle expérience, un rhum très réussi !
La bouche est plus vive que le nez, mais c’est vraiment une réussite.
Notre note : 91
Pour conclure sur ces deux dégustations, nous avons pu déguster deux beaux rhums. Notre préférence va fortement vers le Savanna, qui sort du lot par rapport aux rhums de l’année (même quand on est moins amateur d’esters), là où le Karukera, bien que réussi, est moins « exceptionnel ».
Dégustations faites avec Pierre et Rémi !