Depuis quelque temps, l’Habitation Velier nous a proposé plusieurs beaux embouteillages d’Hampden : LROK, HLCF ou encore LFCH et c’est tout naturellement que l’embouteilleur italien nous propose d’explorer une nouvelle mark, la HGML, plus chargée en esters. Sortie aux côtés d’un Long Pond 2005, mark TECA, et d’un Monymusk 2010, mark EMB, cet Hampden est quasiment immédiatement devenu introuvable. Il n’est resté disponible que quelques heures sur le site de La Maison du Whisky, où la référence est rapidement passée à « bientôt disponible ». Même chose chez Excellence Rhum où le rhum, à notre connaissance, n’a pas encore été disponible.
Chez Préférence Rhum nous avons été, comme beaucoup, séduits par ce rhum au Rhumfest. En voyant la bouteille disparaitre de nos sites de vente habituels, nous avons décidé, et réussi, à nous la procurer in extremis au tarif normal (108€ en Italie ou 125€ en France) sur le site d’un caviste italien. Alors que l’on annonçait 800 bouteilles mises en vente (ce qui reste malgré tout conséquent et aurait dû éviter une pénurie aussi rapide), nous espérons qu’il s’agit d’un simple problème d’approvisionnement, peut-être dû à l’engouement pour ce rhum. Mais, depuis quelques jours, nous voyons fleurir des annonces à 180€ ou des photos de stocks importants sur les réseaux sociaux. On se retrouve donc avec un rhum plus facilement trouvable sur le second marché que le jour de sa sortie…avec une inflation record, bien sûr.
D’autant que la loi de l’offre et de la demande suppose un marché fluide et transparent, pas un marché ou quelques uns s’accaparent les produits pour faire gonfler artificiellement les prix, le tout à la limite de la légalité et sans les contraintes que peuvent connaitre les différents acteurs du marché (TVA et autres taxes). Pour revenir au HGML, on peut par ailleurs se demander dans quelle mesure la rupture est réelle (ou artificielle) quand on voit qu’elle est plutôt disponible sur les groupes
de reventes. Clairement ce type de pratique ne peut pas être l’action de passionnés tant elle occasionne des dégâts sur le marché.
Alors, je l’achète ?
Chez un caviste ou à son prix de sortie sans aucun problème, on ne peut que conseiller ce rhum de très grande qualité. Mais nous pensons qu’il ne faut pas jouer le jeu des spéculateurs et donc, à un prix trop élevé, autant passer son chemin. Pour ne pas cautionner la spéculation, mais aussi parce que ce n’est ni le dernier Habitation Velier, ni le dernier Hampden High Esters, et que de nombreuses autres sorties nous attendent. Les rhums jamaïcains puissants sont à la mode, Velier attire les vautours, mais ça nous permet aussi d’envisager un avenir assez fourni en sortie.
A peine servi, l’odeur de ce Hampden remplie la pièce (note de l’auteur : ne pensez pas vous servir un petit verre discrètement, toute la maison est alertée dès l’ouverture de la bouteille). On est clairement chez Hamden, les solvants sont très présents au premier nez et il faudra lui laisser une bonne vingtaine de minutes pour que l’ensemble des arômes se clarifie, la complexité se met alors en place. Dès lors, c’est un voyage en Jamaïque : banane trop mure, fruit tropicaux compotés ; le nez est explosif, mais jamais trop. La pâte d’amande (limite frangipane) vient équilibrer le tout, accompagnée d’une pointe d’agrume et de vanille. L’alcool n’est pas agressif malgré les 62%.
La bouche est texturée, ample. On sent toute l’épaisseur et la puissance du jus sur la langue, c’est assez exceptionnel, et, surtout, ça fait mouche. Le maitre mot de la suite de la dégustation ? Équilibre, et ce n’est pas une mince affaire pour un Jamaïcain high esters titrant à 62% ; à vrai dire, c’est même un vrai tour de force. La puissance aromatique est énorme, mais le rhum reste gourmand et accessible. On retrouve toujours les fruits mûrs et les fruits tropicaux (ananas/mangue). On retrouve une pointe d’amertume (sur l’olive), un côté médicinal (camphre) mais aussi épicé (cannelle). Le bois est précieux et, comme au nez, la vanille accompagne le tout. Cette dégustation ne laissera personne indifférent et la claque entraperçut au Rhumfest est confirmée.
Nous sommes sur les mêmes marqueurs, les fruits tropicaux nous accompagnent toujours, après la banane la mangue et l’ananas on retrouve désormais les fruits de la passion avec leur agréable pointe d’acidité. Le caramel et la vanille complètent l’ensemble. Étonnamment, la finale est plutôt courte. Avec une telle puissance aromatique, on s’attend à garder le rhum en bouche de longues minutes, mais le plaisir s’arrête net.
Notre note : 90
La loi de l’offre et de la demande
C’est un beau rhum, sans aucun doute. Mais c’est également un rhum qui est en train de devenir symbolique d’un des points noirs du marché du rhum : la spéculation. Cette pratique, qui peut paraitre secondaire, fait beaucoup de dégâts. L’inflation en est la conséquence et, en tant que passionnés, nous ne pouvons que la dénoncer. Bientôt il sera impossible de trouver de belles bouteilles à leurs prix de sorties. Alors, bien sûr, on entend déjà l’argument « c’est la loi de l’offre et de la demande et s’il y a des gens pour acheter à ce prix… ». Cela peut s’entendre pour des bouteilles rares et anciennes, mais pas pour une référence à 800 bouteilles ! Cela n’a aucun sens, et cela revient à dire que Velier ne les a pas mises en vente assez chères… Et que des parasites viennent prendre leur billet sur le dos des passionnés et de toute la chaine de production et de distribution.
D’autant que la loi de l’offre et de la demande suppose un marché fluide et transparent, pas un marché ou quelques uns s’accaparent les produits pour faire gonfler artificiellement les prix, le tout à la limite de la légalité et sans les contraintes que peuvent connaitre les différents acteurs du marché (TVA et autres taxes). Pour revenir au HGML, on peut par ailleurs se demander dans quelle mesure la rupture est réelle (ou artificielle) quand on voit qu’elle est plutôt disponible sur les groupes
de reventes. Clairement ce type de pratique ne peut pas être l’action de passionnés tant elle occasionne des dégâts sur le marché.
Alors, je l’achète ?
Chez un caviste ou à son prix de sortie sans aucun problème, on ne peut que conseiller ce rhum de très grande qualité. Mais nous pensons qu’il ne faut pas jouer le jeu des spéculateurs et donc, à un prix trop élevé, autant passer son chemin. Pour ne pas cautionner la spéculation, mais aussi parce que ce n’est ni le dernier Habitation Velier, ni le dernier Hampden High Esters, et que de nombreuses autres sorties nous attendent. Les rhums jamaïcains puissants sont à la mode, Velier attire les vautours, mais ça nous permet aussi d’envisager un avenir assez fourni en sortie.
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Évidemment un tel rhum est fait pour être dégusté et nous avons pris beaucoup de plaisir à la faire. La mark HGML, pour Hampden George MacFarquhar Lawson, un des anciens propriétaires de la distillerie, est plus concentrée en esters que les précédents rhums sortis par l’Habitation Velier. Ce rhum fait décidément beaucoup parler puisqu’il y a également une petite controverse sur la mark utilisée : selon toute nos recherches, la mark HGML correspond à un taux d’esters entre 1000 et 1100 gr/hlpa alors que celui-ci affiche 769 gr/hlpa, ce qui le situerait plutôt vers la mark <H>. Nous n’avons pas trouvé de réponse satisfaisante à cette question, malgré tout secondaire : l’intérêt est avant tout dans le verre et dans ce que ce High esters a à nous offrir.
Hampden 2010 – HGML
Dans le verre, ce joli rhum de 9 ans, vieilli sous les tropiques, présente une robe or soutenu.
A peine servi, l’odeur de ce Hampden remplie la pièce (note de l’auteur : ne pensez pas vous servir un petit verre discrètement, toute la maison est alertée dès l’ouverture de la bouteille). On est clairement chez Hamden, les solvants sont très présents au premier nez et il faudra lui laisser une bonne vingtaine de minutes pour que l’ensemble des arômes se clarifie, la complexité se met alors en place. Dès lors, c’est un voyage en Jamaïque : banane trop mure, fruit tropicaux compotés ; le nez est explosif, mais jamais trop. La pâte d’amande (limite frangipane) vient équilibrer le tout, accompagnée d’une pointe d’agrume et de vanille. L’alcool n’est pas agressif malgré les 62%.
La bouche est texturée, ample. On sent toute l’épaisseur et la puissance du jus sur la langue, c’est assez exceptionnel, et, surtout, ça fait mouche. Le maitre mot de la suite de la dégustation ? Équilibre, et ce n’est pas une mince affaire pour un Jamaïcain high esters titrant à 62% ; à vrai dire, c’est même un vrai tour de force. La puissance aromatique est énorme, mais le rhum reste gourmand et accessible. On retrouve toujours les fruits mûrs et les fruits tropicaux (ananas/mangue). On retrouve une pointe d’amertume (sur l’olive), un côté médicinal (camphre) mais aussi épicé (cannelle). Le bois est précieux et, comme au nez, la vanille accompagne le tout. Cette dégustation ne laissera personne indifférent et la claque entraperçut au Rhumfest est confirmée.
Nous sommes sur les mêmes marqueurs, les fruits tropicaux nous accompagnent toujours, après la banane la mangue et l’ananas on retrouve désormais les fruits de la passion avec leur agréable pointe d’acidité. Le caramel et la vanille complètent l’ensemble. Étonnamment, la finale est plutôt courte. Avec une telle puissance aromatique, on s’attend à garder le rhum en bouche de longues minutes, mais le plaisir s’arrête net.
Notre note : 90
La loi de l’offre et de la demande
C’est un beau rhum, sans aucun doute. Mais c’est également un rhum qui est en train de devenir symbolique d’un des points noirs du marché du rhum : la spéculation. Cette pratique, qui peut paraitre secondaire, fait beaucoup de dégâts. L’inflation en est la conséquence et, en tant que passionnés, nous ne pouvons que la dénoncer. Bientôt il sera impossible de trouver de belles bouteilles à leurs prix de sorties. Alors, bien sûr, on entend déjà l’argument « c’est la loi de l’offre et de la demande et s’il y a des gens pour acheter à ce prix… ». Cela peut s’entendre pour des bouteilles rares et anciennes, mais pas pour une référence à 800 bouteilles ! Cela n’a aucun sens, et cela revient à dire que Velier ne les a pas mises en vente assez chères… Et que des parasites viennent prendre leur billet sur le dos des passionnés et de toute la chaine de production et de distribution.
D’autant que la loi de l’offre et de la demande suppose un marché fluide et transparent, pas un marché ou quelques uns s’accaparent les produits pour faire gonfler artificiellement les prix, le tout à la limite de la légalité et sans les contraintes que peuvent connaitre les différents acteurs du marché (TVA et autres taxes). Pour revenir au HGML, on peut par ailleurs se demander dans quelle mesure la rupture est réelle (ou artificielle) quand on voit qu’elle est plutôt disponible sur les groupes
de reventes. Clairement ce type de pratique ne peut pas être l’action de passionnés tant elle occasionne des dégâts sur le marché.
Alors, je l’achète ?
Chez un caviste ou à son prix de sortie sans aucun problème, on ne peut que conseiller ce rhum de très grande qualité. Mais nous pensons qu’il ne faut pas jouer le jeu des spéculateurs et donc, à un prix trop élevé, autant passer son chemin. Pour ne pas cautionner la spéculation, mais aussi parce que ce n’est ni le dernier Habitation Velier, ni le dernier Hampden High Esters, et que de nombreuses autres sorties nous attendent. Les rhums jamaïcains puissants sont à la mode, Velier attire les vautours, mais ça nous permet aussi d’envisager un avenir assez fourni en sortie.
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Personnellement, cela ne m’étonne pas du tout que cette bouteille ait fait l’objet d’une tel spéculation. C’est Velier derrière pour une distillerie reconnue et une nouvelle mark. Tout est là pour susciter l’intérêt des spéculateurs.
C’est assurément un rhum de garde. Il faudrait pouvoir acheter deux bouteilles, une pour boire tout de suite et une autre pour la collection.
Concernant le HGML à 769 gr/hlpa, ce ne serait pas parce que la mark est déterminée à la distillation ? Le hlpa peut avoir diminué avec la maturation en fût si c’est cela.
oui avec du recul c’était prévisible mais c’est vrai qu’on a était surpris par la rapidité avec laquelle il a été sold out , perso je ne suis pas trop collectionneur donc content d’avoir pu mettre la main sur une quille en attendant la prochaine.
Pour le Mark effectivement c’est une bonne piste la plus crédible en fait ; j’ai lu que ça pouvait venir d’une différence entre le taux d’esters et les congénères mais a ma connaissance c’est la première référence ou il y a un tel écart dans la gamme.