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Christian de Montaguère est l’une des figures du rhum français, puisqu’il a été l’un des pionniers de la renaissance du rhum au début des années 2010 avec l’ouverture de sa cave à rhums dès septembre 2008. Très bien située, à deux pas de la tour Montparnasse, et toujours animée, grâce aux rendez-vous dégustations des marques qui ont toujours été des moments de partages et d’échanges qui réunissaient les amateurs.

La cuvée dégustée ici a été sélectionnée à l’occasion du dixième anniversaire de la boutique et a été présentée en même temps qu’un rhum blanc de chez la Favorite devenu mythique, un arrangé de Ced, un vieux Bologne et donc ce jeune vieux Karukera.

Pour l’anecdote, c’est au cours d’une visite avec Grégoire Hayot que Christian a pu goûter un rhum totalement différent du reste. Ce rhum de quatre ans, vieilli en fût de Xérès, n’avait pas du tout vocation à être proposé en l’état, trop différent et trop fort par rapport aux goûts du marché. Et pourtant, c’est cette sélection que nous dégustons ici.

 

Karukera sélection Christian de Montaguère

Degré : 65,1%
Intégration de l’alcool : bonne
Nombre de bouteilles : 400
Particularités : brut de fût et single cask
Vieillissement : fût de Xérès

 

Même si on sent au nez la puissance d’un fauve en cage, c’est très intéressant, avec une tension assez végétale, quelques notes empyreumatiques (sur du chocolat) ainsi que des fruits à coques. Avec de l’aération, on sent poindre une pointe d’agrume qui pourrait rappeler le blanc de base. Nez vif, évolutif mais bien accessible malgré tout.
La bouche est également vive et gourmande, elle qui s’ouvre sur des fruits à coque (noix de cajou ?), qui s’accompagnent de boisé, de quelques épices (poivre et muscade) pour finir son évolution sur une touche tout à fait originale ici : une acidité fruitée (ananas) presque digne d’un jamaïcain, à bas ester tout de même.
La finale est sympathique, mais assez courte et peu marquée, sur une note de tabac.

 

Nous avons souvent parlé de ce que nous attendions d’un embouteilleur indépendant : un embouteillage qui sorte la distillerie, et le rhum en général, des sentiers battues. Mission totalement accomplie avec un rhum agricole assez ovni, fruit de la rencontre d’un fût particulier et d’un rhum blanc enfuté à haut degré, qui pourrait rappeler les sélections Chantal Comte La Mauny 2001 et 2006 par l’intensité proposée ici.

Bravo pour cette belle sélection, pas facile à boire mais très intéressante, sûrement un peu chère néanmoins au prix de départ (presque cent euros), mais au prix parfait avec vingt euros de moins (même si nous ne prenons pas en compte le prix d’une bouteille dans la notation, pour rappel).

Notre note : 85

 

Un très bon rhum

 

 

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