Parmi les sorties les plus commentées de l’année, selon une estimation officieuse, on trouve la cuvée Longueteau en partenariat avec la Confrérie du rhum. En cause, le prix de sortie de ce six ans d’âge : 190€. Si dans notre sujet sur la hausse des prix, nous n’avions pas évoqué le cas de cette cuvée, c’est que cette note était prévue depuis longtemps. Cette note de dégustation est un exercice particulier pour nous, car, comme nous l’avons dit dans notre article sur la notation, nous ne prenons pas en compte le prix du rhum dans sa notation. Cette posture, que nous assumons très facilement, à pu trouver une certaine forme de limite ici puisqu’il a été difficile de faire totalement abstraction du prix.
La maison Longueteau est plus que réputée pour ses rhums blancs, les sélections parcellaires sont le fruit d’un énorme travail, qui ne sont d’ailleurs pas si chers. Nous avons donc du mal à comprendre que les rhums vieux, moins côtés, soient eux bien plus chers que la grande majorité des autres rhums agricoles des Antilles françaises. Que certaines marques, et leurs distributeurs, aient su se créer une image haut de gamme avec le temps, soit (même si nous le regrettons), mais nous pensons qu’il faut d’abord faire ses preuves avec des cuvées exceptionnelles et mythiques.
Nous avons eu la chance de recevoir deux échantillons des rhums présentés ici, la première cuvée parcellaire de Longueteau, et ce même jus vieilli 6 ans, et nous tenons à chaleureusement remercier Benoit.
Parcellaire Longueteau 6 ans pour la Confrérie
Degré alcoolique : 48,6%
Intégration de l’alcool : Très bonne
Age : 6 ans
Particularités : Single cask, vieillissement tropical, fût de chêne français, mono-variétal et brut de fût (nous n’en avions jamais eu autant)
Fiche Rum Tasting Notes
Le nez est assez puissant à l’ouverture, malgré le degré raisonnable, mais il est fin et pas agressif. Les épices ouvrent le bal, avec de la muscade et de la vanille, qui s’accompagnent d’un boisé léger. Ensuite, c’est légèrement plus floral, on sent le miel, le réglisse et une petite note d’ananas un peu vert. Avec de l’ouverture, le profil est frais et léger. Néanmoins, ce nez est décevant et aurais pu être plus expressif.
En bouche c’est plus réussi, le premier temps est léger, avec des fruits (pêche, mangue), de l’amande douce, de la cannelle. Ensuite, le poivre prolonge la sensation épicée, et le boisé et le tabac clôturent le bal. Cette bouche est relativement intense.
La finale est assez longue, sur le réglisse et la muscade.
Finalement, cette dégustation a bien mieux fini qu’elle n’avait commencé . Le nez est décevant, mais la bouche, plus dynamique, est bien plus agréable. Si ce rhum n’est pas mauvais du tout, nous déconseillons tout de même l’achat au prix de sortie métropolitain.
Notre note : 83
En bonus, voyons ce que donne la version non vieillie, sortie il y a 6 ans maintenant !
Parcellaire 11 pour la Confrérie
Degré alcoolique : 50%
Intégration de l’alcool : Parfaite
Canne : bleue, parcelle 11
Particularités : cuvée pour la Confrérie
Fiche Rum Tasting Notes
L’ouverture est superbe, avec de belles notes florales (jasmin), le végétal de la canne vient ensuite nous sauter au nez, puis les agrumes arrivent en puissance (yuzu, citron vert).
En bouche, c’est très doux, très agréable, avec une première sensation très sucrée, limite sur le jus de la canne, puis la fin de bouche est marquée par une très belle amertume sur le zeste de citron.
Si nous ne sommes pas fan de l’expression « ce rhum blanc est un vrai ti punch à lui tout seul », il se trouve qu’ici l’expression prend réellement tout son sens. Ce très bon rhum blanc propose deux facettes délicieuses : un côté sucré, doux, et une amertume maîtrisée.
Notre note : 88
Conclusion
Cette dégustation comparative confirme la très grande qualité des parcellaires Longueteau, qui se placent facilement dans le très haut du panier. Par contre, pour les rhums vieux, c’est différent, car il y a eu mieux (à notre gout bien évidemment) et moins cher durant cette année 2020 (citons juste le Bielle brut de fût 2012-2020 par exemple).