Skip to main content

Deuxième étape de notre dégustation dédiée à l’étude de l’apport du vieillissement sur les rhums. Pour la première c’est ici.

Cette fois-ci, c’est avec deux beaux millésimes de Depaz que nous allons tenter de mesurer l’apport, bénéfique ou non, d’une poignée d’années en plus dans les fûts.
La maison Depaz a l’habitude de nous proposer des rhums de qualité, complexes, ronds et gourmands. Une valeur sûre. L’apparition pour la première fois d’un brut de fût au catalogue de la marque a donc constitué un petit événement attendu dans le monde du rhum, ces bruts de fûts venant dynamiser une gamme classique en manque de produits stars.
C’est au Rhumfest 2018 que Depaz a fait sensation avec son brut de fut 2000. Le rhum a séduit tous les amateurs, si bien qu’il s’est retrouvé quasiment en rupture de stock avant sa sortie. Fort de ce succès, deux petites sœurs viendront compléter la gamme : le 2004, destiné au marché international, et le 2003, qui nous intéresse ici, un single cask vieilli 15 ans en futs de chêne, vendu (presque) exclusivement à la boutique de l’habitation.

Une même maison, une méthode très proche, deux millésimes, et deux durées de vieillissement différentes. Un 15 ans et un 18 ans (le fut 602), lequel nous a le plus plu ?

 

 

Nez :

Après une belle aération, nous attaquons par le 2000. La complexité du produit nous paraît évidente : tout d’abord des notes de fruits à coques (noix de coco, amande) pour ensuite partir sur des notes plus gourmandes de fruits mûrs, presque confits, une merveille.  En filigrane un beau boisé charpente le tout.

Le nez du 2003 est dans la même veine, un peu plus doux, les notes de fruits mûrs, et compotés, dominent. Il est également très fin mais légèrement en retrait par rapport à son grand frère.

 

Bouche :

La version 2000 nous propose une bouche gourmande, l’intégration d’alcool est magnifique, c’est très réussi ! Les fruits font leur apparition (fruits tropicaux, fruits rouges), un joli boisé arrive ensuite et s’accompagne d’un coté médicinal, mentholé. La complexité de ce rhum est à noter.

Le 2003 quant à lui joue la même partition avec plus de retenue, les fruits sont toujours là, gourmands, mais les fruits tropicaux (mangue) sont plus sages. Le bois se fait plus précieux.

 

Finale :

La finale du 2000 est longue, le coté végétal de la canne et les marqueurs classiques des rhums agricoles apparaissent enfin. On retrouve la vanille et le réglisse, la rétro olfaction sur la canne fraiche nous fait voyager jusqu’à Saint Pierre.

Bien que la barre soit haute, le 2003 nous paraîtra encore un ton au-dessus sur la finale : la longueur est affolante, presque texturée, la sensation que le jus reste sur la palais est bluffante.  On retrouve un beau caramel, des épices (cannelle) et des fruits noirs (pruneau). Une finale très réussie, très intéressante.

 

Conclusion :

De part leurs histoires respectives (gros buzz pour le 2000 et série très limitée pour le 2003), ces deux références seront difficiles à trouver. Si l’une ou l’autre vous tombe sous la main à un prix raisonnable, nous vous conseillons de saisir l’occasion. Ces bruts de fût Depaz sont des rhums réussis. Sur l’ensemble de la dégustation, le 2000 nous semble plus réussi, en particulier grâce à son nez et de sa bouche. Mais les qualités recherchées dans un bel alcool sont propres à chacun et si ce sont les longues finales qui vous font vibrer, le 2003 sera alors une belle expérience a ne pas rater.
Notre note pour le 2000 : 87
Notre note pour le 2003 : 84

Qu’a donné le viellissement sur les HSE 2003 ?

Note : dégustation et note par Pierre, Romain et Simon.

 

Commentez cet article