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Nous commençons notre périple sur la côte Nord Caraïbe, ses plages de sables gris ou noir, son volcan et ses deux distilleries renommées que sont Depaz et Neisson. Nous avons décidé de commencer au plus loin, en venant du sud, pour gagner une trentaine de minutes au retour.

La distillerie Depaz c’est l’histoire d’une renaissance. Fondée au XVIIe siècle, elle est rayée de la carte en même temps que la commune de Saint Pierre, en 1902, lors de l’éruption de la montagne Pelée. Reconstruite par Victor Depaz, il faudra tout de même attendre 1917 pour déguster les premières cuvées du rhum de la montagne pelée.

Au départ de Fort de France, n’écoutez pas votre GPS, une bonne heure de route est nécessaire pour rejoindre Saint Pierre, sur la magnifique et sinueuse nationale 2 qui longe la côte Nord Caraïbe. Une fois que vous avez dépassé Case Pilote et Bellefontaine, jetez un coup d’œil sur la droite, à l’entrée du Carbe, et vous verrez le portail de la distillerie Neisson. Nous voilà à Saint Pierre, ancienne capital historique, comme figée dans le temps. Après avoir traversé la ville qui porte encore les stigmates de l’éruption de 1902, nous arrivons à l’entrée du domaine.

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Le domaine :

La distillerie Depaz est l’une des plus belles de la Martinique, et la concurrence est féroce. Dès l’entrée, on ne peut qu’être impressionné par l’immensité des lieux. Coincés entre la mer et la montagne Pelée, les champs de canne à sucre s’étendent jusqu’au flanc de la montagne. Au niveau de la localisation et de la beauté de la nature, il est difficile de faire mieux. L’idéal est d’y passer en fin d’après-midi, le soleil couchant sur la mer des Caraïbes complétant parfaitement la carte postale. Un rapide coup d’œil vers le ciel et l’on aperçoit le haut du volcan, impressionnant, qui nous rappelle le passé douloureux de l’Habitation. Le domaine est vaste et vous arriverez devant le bâtiment principal qui abrite la boutique et un restaurant.

La visite :

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Vous pourrez effectuer une visite balisée, et gratuite, qui retrace les étapes de la fabrication du rhum au travers de l’usine et des chais (notez que la visite du château qui surplombe le tout est payante, 5€). Celle-ci reprend toutes les étapes de la production du rhum, de la pesée de la canne jusqu’aux vieillissement dans les chais. Des panneaux explicites jalonnent le parcours et le cheminement est suffisamment bien pensé pour que l’on comprenne facilement toutes les étapes de l’élaboration du rhum. La visite nous emmène devant le château, habitation de style coloniale dans laquelle vivait Victor Depaz et sa famille. Plus loin, on trouve la roue à auget, immense (7m50 !), qui permet de broyer 3 tonnes de canne à l’heure. Ensuite vous arriverez à la distillerie, qui fonctionne encore avec une machine à vapeur, et enfin les chais où se repose le jus.

La boutique et la dégustation :

Rentrons enfin dans le vif du sujet : pour un amateur de rhum, la visite de la distillerie Depaz remplit-elle toutes les attentes ? Au moment de notre visite, la boutique proposait à la vente l’ensemble de la gamme Depaz, les très beaux millésimes 2002 et Single Cask 2003 en tête de gondole. En ce qui concerne la gamme classique, on peut regretter qu’elle ne soit pas un petit peu plus fournie.

Les prix sont avantageux, et il est toujours intéressant d’acheter directement chez le producteur. De plus, les rhums Depaz sont sensiblement moins chers à la distillerie qu’en grande surface, ce qui n’est pas le cas pour tout le monde. Néanmoins, Depaz ne fait pas partie des distilleries qui pratiquent les plus gros écarts de prix Martinique/Métropole.

L’un des points importants lorsque l’on veut agrandir sa cave, au-delà du prix, c’est la possibilité de trouver la bouteille d’exception. Lors de notre dernière visite, Depaz nous proposait à la vente les 450 bouteilles de son brut de fût 2003 en exclusivité. Quand on se souvient de l’accueil et du buzz autour de la version 2000, qui s’est retrouvée « quasiment » en rupture avant d’être disponible, la possibilité de trouver ce type de bouteille à prix raisonnable est un sacré atout.

Le passage à la boutique commence par une rapide discussion avec les barmen et barmaid, pour cerner votre culture rhum et vous proposer une dégustation en adéquation avec vos envies. Les principaux rhums sont disponibles, du blanc en ti’punch aux différents millésimes, et vous n’êtes pas limités en nombre. Malheureusement, les plus belles bouteilles, comme la cuvée prestige ou le fameux brut de fut 2003, ne peuvent être goûtées. Vous serez donc obligé d’acheter les plus belles bouteilles « à l’aveugle ». Le service et le conseil sont impeccables, la discussion intéressante, même si elle peut être écourtée par l’arrivée d’un groupe organisé de touristes en direction du bar.

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En résumé :

La visite de la distillerie Depaz apparait comme un incontournable du séjour en Martinique, aussi bien d’un point de vue touristique que pour un amateur de rhum. Il faut garder en tête que la route est assez longue, surtout si on loge du côté des plages du sud, d’autant que les conditions de circulation peuvent être compliquées (ah, les embouteillages autour de Fort de France !).

On a aimé le cadre magnifique et la visite intéressante, mais surtout le fait de pouvoir déguster de très bons produits dans un tel lieu. On aurait aimé avoir accès aux plus belles bouteilles afin de compléter la dégustation.

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