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Rencontrer et déguster un rhum de 1984 (surtout quand il a près de 35 ans), ce n’est pas tous les jours. Mais pour nous c’est déjà la deuxième fois, puisque nous avions déjà gouté à un Monymusk 1984 lors de la Masterclass de Luca Gargano au whisky live 2019. Malheureusement, il nous semblait impossible de pouvoir y tremper les lèvres dans des conditions plus favorables. Mais, quelques mois plus tard, un bonne surprise arrive de chez Plantation. En effet, un rhum similaire, vendu deux fois moins cher, est annoncé par la marque, dans sa gamme la plus recherchée, les Extrêmes. Cette sortie a été scrutée avec intérêt : un des membres de l’équipe (l’auteur de ces lignes d’ailleurs) est amateur de Jamaïcain et né en 1984… Tout était réuni pour faire de ce rhum la quête de l’année !
Mais le pédigrée de la bête, même si nous commençons à avoir un peu de bouteille, à de quoi faire peur : la combinaison des 35 ans de vieillissement tropical, des 74.8% et d’un prix de sortie pas loin des 400€ n’est pas non plus anodine… Si bien que lorsque la possibilité d’obtenir une bouteille s’est présentée, la raison a pris le dessus et nous nous sommes contenté de samples, quitte à avoir des regrets. Assez parlé, place à la dégustation.

 

Plantation Extrême Monymusk 84

Degré alcoolique : 74,8%
Intégration de l’alcool : Moyenne
Age : 36 ans
Particularité : Brut de fût

 

Première surprise, bien qu’on ait affaire à un rhum ultra concentré, le nez ne brule pas, il est même plutôt séduisant. Forcément boisé, résineux, avec un coté végétal et des fruits qui tirent sur les agrumes. On pourrait rester des heures à tenter de décortiquer les différentes facettes de ce nez. Difficile de croire qu’on a quasi 75% d’alcool dans le verre.
En bouche, on y va tout doucement, quelques millilitres à la fois… Et pourtant ça explose dans tous les sens. C’est fort, très fort, trop fort. La dégustation est délicate, il est compliqué de sentir autre chose que de l’alcool et du bois, et c’est tellement astringent qu’on a l’impression d’avoir croqué dans un vieux meuble. Nous avons eu du mal à trouver du plaisir dans cette dégustation où le coté expérimental prend le pas.
La finale est interminable et retrouve un peu de gourmandise avec une agréable vanille et un joli sucre de canne.

 

Une chose est sûre, il n’y a pas tromperie sur la marchandise, ce Monymusk 1984 appartient bien à la catégorie des rhums Extrême. Il est difficile d’évaluer un tel rhum, puisqu’il y a un côté expérimental forcément attirant. Mais, passé cela, que faire face à ces 70cl ? A quel moment, et dans quelles conditions, prend-on du plaisir avec un ovni pareil ? Nous sommes en présence ici d’un produit de niche, qui sera imbuvable pour le commun des mortels mais sera aussi, dans le même temps, le Graal pour une poignée d’amateurs aux palais habitués à ce type de rhum.

Notre note : 72

 

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