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Première dégustation d’une série de dégustations qui seront, en quelque sorte, notre calendrier de l’avent à nous. Mais, avant de passer à cette première note, une précision importante : nous avons revu notre fiche de dégustation.
Il existe différents types de notes de dégustation de rhum accessibles actuellement dans notre petit milieu ; de la note la plus technique aux envolées les plus poétiques.
Nous avions tenté de nous inscrire légèrement entre les deux, mais nous nous sommes heurtés au plafond de verre de notre répertoire olfactif. D’autant plus que nous sommes amateurs de rhums vieux Martiniquais et que l’AOC a de très nombreuses qualités, mais elle fait ressortir les arômes classiques de l’Agricole : épices, boisé, un peu de fruité parfois… Nous avons donc réfléchi aux éléments qui faisaient la différence entre un rhum classique et un excellent rhum. Et nous en sommes arrivés à une conclusion centrale : ce n’est pas le fait de reconnaître un arôme de clémentine dans un rhum qui fera la différence. Celle-ci se fera plutôt sur l’harmonie entre les différents types d’arômes, de l’intégration alcoolique et surtout de la puissance aromatique.
Nous avons donc décidé de raccourcir un peu nos notes de dégustation, afin d’aller à l’essentiel et surtout d’aider notre lecteur hésitant à faire son choix. Lorsque ce sera possible, nous indiquerons à quelle bouteille celle dégustée peut être comparée.

Voici donc la note de la cuvée Bèlè qui sera donc le cobaye de cette nouvelle fiche. Un rhum à 52°, degré assez rare chez Trois Rivières. Nous espérons que ce nouveau format vous plaira !

 

Trêve de bavardage, tout d’abord, le contexte :

Cuvée Bèlè, Trois Rivières par Corman Collins, 13 ans, Single Cask, 52°

Vous connaissez l’amour de Préférence Rhum pour la Martinique, et il nous était difficile de passer à côté d’une cuvée Trois Rivières qui met en avant un élément important de la culture martiniquaise : le bèlè.  La bouteille et la boite sont travaillées, alliant le bleu Trois Rivières et une danseuse avec la jupe ample, propre à cette danse traditionnelle. L’embouteillage est signé Corman Collins, dont nous avons déjà brièvement parlé.
Le choix du Bèlè a été fait par Hubert qui nous a déclaré : « Je cherchais un thème hors Madras et habituel hommage a Aimé Césaire. Et c’est lors de la diffusion de la Route de la Soif (Note : l’émission, plus culturelle que rhumesque, de Joey Starr) que j’ai choisi le bèlè. C’est une danse que très peu de gens connaissent. L’illustration avec la danseuse est le lien entre le texte et l’histoire de cette danse. Je remercie encore vraiment les responsables de Trois Rivières pour la liberté du packaging de cette magnifique cuvée. »
Il s’agit d’une bouteille moins réduite que d’habitude pour la marque au moulin, qui pourrait rappeler le cask strength 2006 par certains aspects.

 

 

Trois Rivières – Cuvée Bèlè

Degré : 52%
Age : 13 ans / 2005-2018
Type de futs : Chêne du Limousin, ex-Cognac
Particularité : Single Cask
Nombre de cols : 490
Le mot clé : Constance

 

 

Le nez s’ouvre sur le boisé, les épices, une pointe de citron (peut-être confit). Le nez s’est amélioré avec le temps, comme nous l’avions initialement deviné.
La bouche elle est beaucoup plus réussie : le boisé s’affine, structure le tout, et s’accompagne de belles notes de tabac et de muscade. L’aération de la bouteille offre un peu de fraîcheur en plus et c’est très agréable.
La finale est très gourmande, avec le même trio magique qui s’installe tout en douceur pour de longues minutes.

 

Belle réussite que ce Trois Rivières qui nous permet de goûter à une version plus puissante et aromatique des Trois Rivières.
La bouteille et la boite sont très bien faites et le rhum est une réussite qui ravira les amateurs d’agricoles. Nous avons apprécié la réduction, qui nous a semblé très juste, et qui laissait la bouche et la finale s’exprimer pleinement.

Notre note : 88

 

Note par Pierre et Simon

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