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Nouvelle étape de notre journée de spiritouriste. Après avoir visité le nord caraïbe, nous irons cette fois-ci de l’autre côté de l’île avec le nord Atlantique. Prévoyez de partir tôt, et si vous êtes du côté du Diamant ou des Anses-d’Arlet, faites-vous une journée tranquille la veille, car la journée sera longue.

Le nord de la Martinique a deux côtes avec deux identités distinctes : le nord caraïbe, du côté de chez Depaz, peut paraitre moins sauvage que le nord Atlantique avec ses côtes battues par l’océan. La route qui va de Sainte-Marie à Grand-Rivière en est un parfait exemple, surtout sur le dernier tronçon, dans la jungle, qui débouche sur un petit bourg aux allures de bout du monde.
C’est dans cette atmosphère plus sauvage que se trouve la distillerie JM, maison historique du nord de la Martinique, située elle aussi au pied de la Montagne Pelée (mais de l’autre côté). Les Rhums JM, du nom du fondateur Jean-Marie Martin qui a fondé la rhumerie en 1845, indique sur ses bouteilles la mention « les héritiers Crassous du Médeuil », car la distillerie a été reprise au début du XXème siècle par Gustave Crassous du Médeuil. Aujourd’hui, la marque appartient au groupe Bernard Hayot, comme Clément.
Au niveau de la canne, celle-ci vient du domaine de Bellevue, tout autour de l’usine.

Pour arriver chez JM, il faudra longer la côte, passer Basse-Pointe et ne pas manquer le panneau annonçant la distillerie. Après trois minutes de route, vous arriverez sur le chemin, et vous verrez en contrebas l’usine au toit rouge. Cette arrivée est extraordinaire, vous semblez arriver au milieu de la jungle, dans un lieu presque secret. A l’opposé du château de Depaz et de ses pelouses parfaites, la végétation qui borde JM est belle, dense et le jardin tropical qui entoure la distillerie semble délimiter l’espace de la vie humaine.

Marianne L

La visite

Disons le tout net, la visite de la distillerie JM est extrêmement bien faite. Le lieu est majestueux, la visite très bien pensée et l’ensemble du processus de création est bien expliqué. En partant de la boutique, vous croiserez d’abord les pieds de canne puis vous passerez dans l’usine (là où a lieu la fermentation et la distillation). Mais le meilleur est à venir ! En effet, vous arriverez dans un espace dédié à la tonnellerie. Bien qu’assez succinct, il a le mérite d’exister et de permettre de voir les différents types de fût et l’impact du temps sur la couleur du bois. Ensuite, vous traverserez le chai le plus « instagrammable » de Martinique. Il a été refait il y a peu et, même si la mise en scène d’un chai peut vous rebuter, c’est une superbe pièce. En sortant de là, vous tomberez nez à nez avec une colonne à distiller démontée, ce qui permet d’en savoir un peu plus. Le jardin tropical qui suit est aussi très agréable, très bien entretenu mais également pédagogique avec le nom des arbres, fruitiers ou non, et des épices. En contrebas coule la rivière Macouba, qui donne son nom à la commune de la distillerie. Le lieu, nous le redisons, est absolument magnifique. Enfin, dernière étape avant la dégustation, un « bar à odeurs » très bien fait, très pédagogique, qui vous permettra de briller en soirée rhums.

Marianne L

La dégustation

L’espace dégustation est très agréable, dans la boutique, et l’accueil est très pro. Le souci, car il y en a bien un, c’est que les rhums JM ont une gamme très linéaire, autour de deux produits phares, et immuables : leur 10 ans et leur 15 ans. Lors de notre passage à l’été 2019, nous n’avons pas accroché avec les références proposées, car tout était trop réduit et rien ne sortait particulièrement du lot. A noter quand même que le VSOP est une des valeurs sûres de ce compte d’âge en Martinique et que la cuvée 1845 nous avait semblé plus réussie que les autres vieux. Nous pouvons néanmoins nous demander si il ne serait pas intéressant de changer un peu la méthode, proposer quelque chose de nouveau, autre part que sur vente privée. Avec par exemple un brut de fût, vraiment brut de fût, à plus de 50° !

Conclusion

Vous l’aurez compris, il nous semble idéal d’aller chez JM le matin, pour profiter sereinement de la visite, goûter avec modération ce que propose la maison, et aller manger sur la route de St James. Si vous ne savez pas où manger, vous aurez peut-être la chance de trouver de la place au Point de vue, entre le Marigot et Sainte-Marie, une véritable institution du nord Atlantique.
Vous serez sur le chemin pour rejoindre St James et sur la route du sud.

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