Flo, c’est le Senseï de la team Culture Rhum. Notre maitre à tous, et surtout le maitre absolu du CR du Rhumfest. Si vous n’avez pas été au Rhumfest, vous pouvez lire ce compte rendu, c’est quasiment mieux que d’être sur place…
Pour cette 4ème édition du rhum fest, on sent qu’on a changé de dimension – engouement pour le rhum oblige.
Fini les bungalows qui s’enchainent, place au grand hall du parc floral. Ca peut caser plus de marques et de monde, ça perd quand même un poil de charme par rapport aux éditions précédentes.
De grands absents à noter : Bielle, Neisson et l’embouteilleur l’Esprit qui nous avait pas mal bluffé l’an dernier ne sont pas présents (on parle d’augmentation du prix du stand, souci de distribution ou encore impossibilité de vendre en direct lors du salon, mais nous n’avons eu aucune explication officielle)
Le vestiaire est obligatoire, mais le flux est bien absorbé : là-dessus, il y a des progrès. Sacs interdits à l’entrée, on tape un scandale pour le principe, mais on sent bien qu’il n’y a pas trop moyen de négocier.
Vu qu’on commence à être bien rodés, on arrive synchros et on récupère une partie de l’équipe, on est quasi au complet. L’afflux de visiteurs initial s’est bien calmé, on entre dans l’antre en cinq minutes.
EPISODE I – Les blancs
On décide de respecter le plan de jeu qui a fait de nous une équipe redoutable et redoutée de l’événement, donc on se décide d’attaquer par les blancs. La moitié de la bande restant sous influence du whisky, on se dirige vers le stand LMDW qui propose toute la gamme des Clarins, ainsi que pas mal de références Habitation Velier.
On attaque donc par un Clairin, ces rhums haïtiens à fermentation longue, donc très aromatiques. Vu qu’on sent que le match sera long, on choisit le Clairin Communal – un assemblage des quatre grands frères Sajous, Vaval, Rocher et Casimir, distillé en alambic – qui est le seul de la gamme à avoir bénéficié d’une réduction pour atterrir à 43°. C’est assez simple d’attaque, plutôt aromatique en bouche où on retrouve notamment la rusticité du Vaval, finale moyenne -due à la réduction- on démarre donc en douceur. Avec un peu de recul on a peut-être fait une connerie d’attaquer comme ça dans la mesure où on est repassé à des agricoles distillés en colonne donc avec des profils moins aromatiques.
On se dirige vers A1710, distillerie souvent évoquée, et qui, de mon point de vue, brille plus par la qualité de ses flacons que par leur contenu… Impressions confirmées par La Perle Bio, de bout en bout sur une canne à sucre très végétale et prononcée, avec un petit côté anesthésiant, et au final assez inhabituel.
On poursuit sur un nouvel embouteillage assez intriguant, le A1710 Renaissance en version blanc cette fois-ci, embouteillé à 52°, et qui a pour particularité d’avoir reposé quelques jours en fût de cognac. Un nez assez désagréable – âcre, notes de camphre – une bouche plus ronde assez correcte, et une finale sur la canne comme la plupart des produits de la maison. C’est pas trop mal, mais on reste quand même sur notre faim.
Petit instant nouveauté, Tahiti est présent sur le salon et propose des rhums pur jus de canne. Nous ne sommes pas que des alcoolos bornés, mais aussi des gens curieux, donc on se laisse tenter et on va faire un tour chez Manutea pour tester leur blanc à 50°. Un nez très agricole porté sur la canne, et une bouche extrêmement étonnante sur le fruit, avec des notes d’abricot, voire de poire, assez marquées. Pas désagréable du tout, même si on se rapproche vraiment plus d’une eau de vie de fruit que de notre breuvage habituel
Rapide escapade d’une partie de l’équipe en parallèle à La Favorite, qui se fait un comparatif des blancs « premium » de la maison, La Digue à 52° face au Rivière Bel Air à 53°. Victoire assez nette du second, qui l’emporte par la finesse de sa canne et son côté fruité, là où son opposant propose une attaque en bouche assez terreuse et moins de fraîcheur.
On se dirige vers ma distillerie favorite du moment, à savoir Savanna, maison de La Réunion qui sort des produits très convaincants depuis quelques temps. Après toutes ces expériences, ça fait parfois du bien de remettre les pieds en terrain connu, donc on attaque le Lontan Grand arôme à 57°, probablement l’un des seuls blancs que je rachète chaque fois que je finis la précédente. Un nez très frais, une bouche citronnée puis sur l’olive, une texture très épaisse et agréable pour une finale des plus correcte. C’est un must have, définitivement.
Vient ensuite l’ovni de la maison, qui est maintenant embouteillé également par l’Habitation Velier, le Herr blanc à 62,5°, qui a bénéficié d’une fermentation plus longue qui va transformer littéralement ses arômes. Mêmes impressions que la version Savanna, on est entre la fraise Tagada et les frites acides Haribo, même notes sur la longueur, un rhum que vous pouvez servir à vos convives en leur demandant de deviner ce qu’ils boivent.
Juste à côté, mes yeux (un poil troubles, mais toujours à l’affût) tombent sur deux bouteilles en provenance… d’Afrique du Sud, des rhums pur jus de canne à fermentation longue, distillés en alambic.
Je demande au mec une goutte du premier, il ne parle pas français so I repeat in English, et là le gars me dit que les deux bouteilles ne sont ni à lui, ni à son voisin, et qu’il n’a aucune idée d’où se trouve le mec en charge de représenter la marque. Je demande poliment si je peux me servir (oula malheureux, ça se fait pas ça normalement), j’ai l’aval du Thénardier briton – il s’en moque, c’est pas son rhum – alors je prends la bouteille et fais le service (NDLR : la classe).
Mhoba 58°, un nez assez sympa qui rappelle certains blancs fidjiens avec des notes de colle, texture épaisse, alcool bien intégré, retour d’un côté très frais sur la finale j’ai trouvé ça pas mal foutu et plutôt intéressant. On tape la deuxième quille, Mhoba 65°, un nez moins sympa, alcool moins fondu, assez nette préférence pour le premier nommé.
Verdict de ce premier « tiers-temps » (bon il n’est que 14h45), quelques découvertes, mais rien de dingue comme l’Esprit avait pu nous marquer l’an dernier.