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Pour cette dégustation, j’ai laissé 1h de repos pour chaque rhum et la dégustation s’est faite dans des verres à pied. L’idée était de faire une dégustation comparée de rhums du même univers.

Direction la Martinique, du Gros Morne à Ste Marie, en passant par St Pierre (oui, ce n’est pas très logique mais nous ne dirons rien).

HSE, Brut de fût 2007 – fut de chêne français / 50,8°

Robe : Acajou – Ambré avec de jolies larmes bien grasses

Nez : Très fin, frais, avec un boisé très élégant qui ouvre le bal, accompagné d’une fraîcheur qui pourrait presque rappeler la canne. Légère sensation d’amertume sur les fruits à coques (cacahuète, noisette). Après un temps d’ouverture supplémentaire, les épices font leur apparition, avec la muscade et la cannelle. Enfin, des fruits noirs (type myrtille) viennent clôturer le bal.

Un nez fin et sérieux, peut-être moins gourmand que le chêne américain.

Bouche : Le boisé est là, intense et gourmand, c’est lui qui structure toute la bouche. L’alcool est superbement intégré. Les épices accompagnent le boisé, et on retrouve maintenant un profil plus poivré. Très légère sensation fruitée sur l’ananas séché.

La bouche est aussi sérieuse que le nez, mais le tout est très réussi. C’est un rhum intense, et la bouche le confirme.

Finale : longue et intense, sur un joli réglisse et, étonnamment, une fraicheur végétale, qui semble renvoyer au jus initial.

En bref, un rhum complexe, à réserver aux connaisseurs, mais qui saura les ravir.

Depaz, Single Cask 2000, brut de fût, chêne français / 58,5°

Robe : Ambré, assez clair pour un 18 ans

Nez : Ouverture intéressante, sur une belle gourmandise fruitée (fruits jaunes et tropicaux). Les fruits sont très présents, mais les épices arrivent ensuite (gingembre, muscade). Le temps passé en fût a quand même marqué le rhum avec un boisé présent, mais qui laisse la place au reste des acteurs. Une très belle note de tabac vient conclure la jolie partition.

Bouche : Le nez n’a pas menti, le profil est bien sur les fruits, compotés dans un premier temps, voir caramélisés, puis frais et juteux ensuite (pêche ou abricot). On retrouve les épices mais plus gourmands (cannelle, baies rouges). Petite astringence sur le bois, pas désagréable du tout.

Finale : longue, avec des arômes de vanille et de réglisse.

Un profil atypique pour ce Depaz 2000, star du Rhum Fest 2018, qui est un agricole pas comme les autres. Un beau rhum, bien fait et gourmand.

Bally 1999, brut de fût pour LMDW / 54,5°

Robe : Brun, profond et magnifique (oui, il ne faut pas juger à la couleur, mais c’est beau quand c’est naturel).

Nez : C’est charnu, gourmand et très expressif. Le tabac et le cuir sont là, on semble imaginer les fûts oubliés au fond d’un chai chaud et humide. Une vanille bien grasse arrive ensuite – impeccable. On croirait presque sentir des notes florales, ou du moins végétales, sur le menthol et la canne fraîche (plutôt herbacée). Ce nez est incroyable, très évolutif, il est juste fou. Et voilà qu’arrivent le café et de chocolat noir, pour conclure magnifiquement cette ouverture de bal.

Bouche : La bouche est ample, riche, et elle vient quasiment boucler la roue des arômes. En effet, on tombe sur un beau boisé, accompagné de fruits tropicaux et d’une belle note de réglisse. C’est intense, avec des arômes puissants mais une douceur exquise.

L’alcool est fondu, les arômes sont à portée de main. On retrouve en fin de bouche le café que nous avions senti au nez.

Finale : gourmande et douce, avec des notes pâtissières sur la langue et le boisé en gorge.

Quel rhum ! Quelle expérience ! Une véritable bombe.

Superbe dégustation, placée sous le signe du brut de fût Martiniquais. Et cette petite line-up permet de rappeler l’importance de l’ordre de la dégustation qui est primordial pour apprécier au mieux les profils plus puissants (en arômes et pas forcément en alcool). Les profils étaient tous très différents et tous tops.

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