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En général elle commence à apparaitre sur les réseaux vers la fin du mois de novembre… Elle s’intensifie petit à petit au fil de la saison touristique pour ensuite connaitre un second soubresaut à l’approche des vacances d’été. Un peu comme les reportages sur la neige en hiver ou le chocolat à Pâques, on la voit revenir année après année… C’est un peu le marronnier des amateurs de rhum en voyage.
Nous parlons ici de LA grande question : « mon collègue/voisin/beau-frère, selon les déclinaisons part en Martinique, que lui conseillez-vous de m’acheter ? »  ou le classique : « combien de rhum ai-je le droit de ramener des Antilles ? » Aucune ironie ici, aller aux Antilles peut-être le voyage d’une vie et il est normal de vouloir faire au mieux.

Nous allons essayer de partager un maximum de conseils issus de nos voyages réguliers en Martinique (surtout) et en Guadeloupe (un peu). Alors, comment préparer son voyage aux Antilles ?

Dura Lex Sed Lex

La première question qui agite le spiritouriste sous les tropiques est très terre à terre. C’est une question de quantité, ou de volume : avant de savoir quoi acheter, il faut savoir combien je peux acheter, et ça se corse déjà. En effet, la loi est claire, la Martinique et la Guadeloupe font partie du territoire douanier de l’Union européenne mais sont considérées sur le plan fiscal comme des territoires tiers. Y compris dans ses relations avec la métropole :

  • Les échanges avec la métropole ou tout autre pays membre de l’Union européenne sont considérés comme des importations ou des exportations selon le cas.
  • La fiscalité est différente, l’octroi de mer et l’octroi de mer régional représentent une imposition spécifique sur les produits arrivant sur le territoire.

À votre arrivée, ou retour, des Antilles, vous devrez déclarer les marchandises achetées ou offertes (même toutes taxes comprises en métropole), lorsque leurs valeurs ou leurs quantités sont supérieures aux seuils des franchises.
Pour les boissons alcoolique > 22%, la quantité maximale est d’un litre par adulte.

La fameuse tolérance

Pourtant, pour ne rien simplifier, vous voyez fleurir sur le net des photos de personnes ayant ramené des dizaines de litres. Et si vous posez la question dans une distillerie, on vous répondra peut-être que vous pouvez acheter sans problème jusqu’à 10 litres… C’est là qu’entre en scène la fameuse tolérance.
On dit souvent, aux Antilles, qu’il existe une tolérance sur l’achat de rhum pour les touristes français (même si les règles douanières sont des règles européennes). Dans les faits, nous n’avons jamais eu de soucis à ramener largement plus que le litre autorisé. Pour aller plus loin, nous n’avons même jamais eu d’écho, ni dans notre entourage ni sur les réseaux, de personnes ayant été embêtés pour des volumes de rhum. Il faut donc garder en tête que les 10 litres sont « tolérés », mais que les contours juridiques sont flous. Et que la loi est plus claire.

L’importance de la valise

Mais la loi ne sera pas la seule limite. En effet, la question de la place dans les valises sera peut-être plus limitante, finalement, surtout quand viendra la pesée finale. En général, les compagnies aériennes autorisent une valise de 23kg par personne. Si les vêtements que l’on emmène sous les tropiques sont légers, une bouteille de rhum pèse entre 1,5kg et 2kg. Et ce sans compter la place prise par les protections. N’oubliez pas qu’une surtaxe de bagage ruinerait complètement le gain sur vos bouteilles.
Lors de vos achats, gardez dans un coin de votre tête la place que vous avez de disponible. Ne vous jetez pas sur les premières bouteilles vues en promo ! Il serait dommage de laisser deux bonnes bouteilles moins chères car vous n’avez pas résisté à LA bouteille du fin de séjour car le sac était déjà rempli.

L’inflation sous les tropiques

Il n’y a pas si longtemps, quelques années tout au plus, la différence de prix entre la métropole et les Antilles était conséquente, avec parfois 50% de moins. A titre d’exemple, un HSE VSOP coutait environ 17€, un millésime la Favorite 59€ et une Flibuste autour de 130€. Nous avons remarqué, depuis plusieurs mois, une forte augmentation des prix sur certaines références, essentiellement des rhums vieux « haut de gamme ». Et surtout, chose impensable il y a quelques années, on trouve désormais des rhums plus chers sur l’ile qu’en métropole (par exemple le HSE single cask 2006 ou encore le récent Dillon brut de fût 2013). On pourrait penser que ce rattrapage tarifaire est dû à la hausse des taxes sur l’alcool dans les DOM-TOM (hausse décidée par le gouvernement en 2018 qui doit aligner la « vignette sécurité sociale » en métropole et dans les DOM-TOM). Mais il se trouve que cette taxe est une taxe sur le volume d’alcool. Elle n’est donc pas liée au prix et impacte, proportionnellement, plus fortement les rhums premier prix à 55% qu’un rhum vieux à plus de 100€ (environ 2€ par bouteille).
Ces fortes hausses sont plutôt dirigées vers les rhums vieux haut de gamme, peut-être pour profiter de la manne du spiritouriste pressé, qui est prêt à casser sa tirelire pour une belle bouteille. On notera d’ailleurs que les gammes classiques (VO/VSOP/XO) sont épargnées.
Nous vous conseillons donc, par la force des choses, de vous tourner vers les bons rhums blancs. C’est maintenant dans cette gamme qu’il est possible de trouver des produits d’exceptions à bons prix.
Pour conclure : vérifiez bien les prix d’achat et n’hésitez pas à comparer avec les grands sites internet au cas ou… Car la bonne affaire n’est pas évidente.

Distillerie ou grande distribution ?

Question simple à laquelle nous répondons… Les deux ! Nous aimerions vous dire qu’il faut faire l’intégralité de ses achats en distillerie car cela présente au moins trois gros points forts :

  • Vous pourrez goûter les rhums.
  • La dégustation est assurée par des professionnels passionnés.
  • La visite de la distillerie, en complément des achats, est souvent une activité culturelle à part entière.

Cependant, niveau tarif, ce n’est pas toujours la distillerie qui aura le meilleur tarif de l’ile. En Guadeloupe il arrive parfois que les grandes surfaces aient de meilleurs prix. En Martinique, cela dépend des marques.
D’autre part, les grandes surfaces vous permettent de trouver de nombreuses bouteilles au même endroit. En effet, en fonction de la durée de votre séjour, et selon votre lieu de villégiature, il n’est pas forcément possible de visiter toutes les distilleries. Par exemple, en Martinique, le Carrefour du centre commercial Genipa à Ducos est très bien achalandé. Vous y trouverez un large choix et une belle collection de très haut de gamme derrière des vitrines, même si les prix sont assez élevés. Il y a, enfin, souvent de belles promotions dans ce Carrefour.
Troisième lieu possible pour acheter du rhum, la boutique duty free de l’aéroport. Mais nous vous déconseillons d’y faire vos emplettes. Les prix y sont prohibitifs, bien plus élevés que partout sur l’ile. Le seul intérêt, en réalité, est que vous pourrez conserver vos achats en cabine, ce qui peut être intéressant si vos valises sont déjà pleines, ou pour un cadeau de dernière minute.
En résumé, si vous avez le temps, les distilleries seront parfaites pour échanger avec les professionnels, mais les grandes surfaces peuvent permettre de gagner du temps.

Alors, j’achète quoi en février 2024 ?

On entre dans le vif du sujet !
Si vous êtes amateur de cocktail, de planteur, ou de rhum arrangé, les cubis classiques des grandes marques (en blanc, ou les VO) feront largement l’affaire. Le rapport qualité-prix des rhums « classiques » est assez imbattable. Pour les rhums de dégustations, nous vous conseillons de regarder du coté des rhums blancs, comme nous l’avons dit plus haut. Mais il y a quand même des bouteilles à récupérer, et voici nos conseils.

Pour la Martinique, fait avec les amis Stéphane et David :

  • Le bio à 56,5% de Saint-James est parfois en promo à 20€ à Genipa
  • Le 55% Cœur de canne de La Favorite est un excellent rapport Q/P
  • Si il reste du Dekolaj de Neisson, n’hésitez surtout pas
  • Le nouveau small cask d’HSE, le 2016, est imbattable en rapport qualité/prix
  • Le nouveau 9 ans de St James est très sympa

Pour la Guadeloupe, nous avons l’aide du Club Rhum Guadeloupe :

  • On atterrit directement à Marie-Galante avec le dernier batch du brut de fût 2016 de Bielle, une merveille.
  • Direction Basse-Terre, avec le Black Zenga et le brut de fût 8 ans de Montebello
  • Passage chez Damoiseau, avec le nouveau 15 ans.
  • Le Rejeton de Papa Rouyo est vraiment très bien, et moins cher en Gwada.

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