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Si les millésimes 1995 et 1997 (respectivement un 19 et un 15 ans) avaient fait rentrer Neisson dans une autre dimension, le millésime 2004 (3 fûts de 498 bouteilles chacun) a permis à la distillerie du Carbet de toucher un public plus large et d’assoir encore un peu plus son statut. La relation qui lie Neisson à Luca Gargano (Velier) et La Maison Du Whisky, qui auront chacun un fût de ce millésime 2004, se matérialise avec cette sortie commune.

L’accueil de ce 2004, que l’on croise encore régulièrement sur les groupes Facebook – et l’aura dont il bénéficie toujours – , contraste fortement avec le sort réservé au 12 ans, issu pourtant de la même récolte. Comment expliquer cette différence de traitement ? S’il est possible d’avancer des arguments – un single cask dans un cas, un blend dans l’autre – passons à la dégustation afin de mesurer si ces destins viennent de la qualité de ce qui se trouve dans le verre. Pour commencer : le millésime 2004, le plus léger en alcool.

 

Neisson Single Cask 2004 version LMDW

 

Degré : 45,4%
Intégration de l’alcool : Très bonne
Fût : Ex-bourbon
Particularité : Single cask
Nombre de bouteilles : 498 par fût
Le mot clé : Gourmandise

 

Préférence Rhum

Le nez est enchanteur, magnifique, sur un boisé extrêmement gourmand, limite caramélisé. Quelques fruits ainsi que des fruits à coques (noix, amande) complètent parfaitement une douceur florale délicieuse. Petite touche de miel (fût de bourbon oblige). Quel nez !
En bouche, de manière surprenante, l’attaque est épicée (piments doux, cannelle), puis vient le boisé, toujours aussi réussi, quelques fruits et, enfin, une fin de bouche sur le tabac. La réduction facilite la dégustation et, même si nous n’avons pas l’explosion et la concentration, ne gâche pas le gourmandise et permet aux notes florales de revenir en fin de bouche.
La finale un peu courte, mais agréable, sur le tabac et le boisé.

Whaou quel rhum !! Un nectar qui sort vraiment de l’ordinaire, avec un nez parfum, envoutant, qui vous marquera, et pas qu’un peu. Un rhum plaisir dont on reconnaitra immédiatement la signature.
Notre note : 91

 

Un magnifique rhum

 

12 ans – 2004

 

Degré : 52,7%
Intégration de l’alcool : Très bonne
Fût : Chêne américain
Nombre de bouteilles : 1260
Le mot clé : Sérieux

 

Préférence Rhum

Le nez est puissant, bien présent : le boisé structure le tout, et les épices (gingembre frais, baies) complètent l’ouverture. On note une belle évolution ensuite sur un beau chocolat noir.
Néanmoins, le nez est légèrement trop puissant, un peu trop sur les épices et il lui manque une petite touche gourmande. On suppose qu’il a tout laissé au millésime !
En bouche le boisé qu’on avait au nez se retrouve, mais quel boisé ! Il est gourmand, présent et ample. Petite touche de fruits (tropicaux) puis une petite pointe d’agrumes (mandarine ?) qui viennent dynamiser le tout. Des épices et une pointe de tabac viennent compléter le tableau.
La finale est agréable et douce sur le boisé et une pointe d’amertume sur le café.

Par rapport au 2004, le nez est moins charmeur, moins facile, moins parfum. En bouche par contre, la complexité est au rendez-vous, la réduction moins importante rajoute de l’amplitude en bouche. La finale est également plus longue.
Attention, on sort ici légèrement du profil Neisson habituel, avec un côté plus sombre du boisé, même si ce n’est pas du tout pour nous déplaire.
Notre note : 88

 

Un très beau rhum

 

Conclusion

Vous l’avez compris si vous avez lu attentivement le paragraphe juste au-dessus, le 12 ans est un très bon rhum. Le 2004 l’est tout autant, même peut-être plus, et il a surtout un profil extrêmement original, plaisant et accessible.
Ces deux profils sont en outre très complémentaires, avec un 12 ans plus puissant, là où la douceur du 2004 permet d’ouvrir très joliment le bal.
Pour répondre à la question introductive, nous pourrions avancer comme explication que le 12 ans, batch 2004, est un rhum au plaisir moins immédiat que les autres de la gamme Neisson, qu’il mérite une belle ouverture pour se dévoiler complètement. Quant au millésime, c’est un exemple parfait de « rhum parfum » au nez enchanteur, qu’il faut avoir humé et dégusté pour comprendre d’où vient cette image !

Vous pouvez retrouver le millésime 2004 dans nos dégustations !

 

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