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Après avoir vu comment débuter, puis comment déguster, nous allons maintenant vous proposer des dégustations « clés en main » afin de vous aider à organiser des soirées réussies.
Sept voyages qui vont vous permettre de découvrir différentes facettes du monde du rhum. Nous avons sélectionné des bouteilles presque toutes accessibles facilement sur le net (boutiques ou groupes Facebook).
Nous avons néanmoins choisi de faire deux types de dégustations : dans un premier temps il n’y a pas de thème, mais juste du plaisir et de la découverte. Ensuite, nous proposons des dégustations à thème, ce qui permet d’aller plus loin dans la découverte d’une marque ou d’une région.

 

Les dégustations par niveaux

 

Une dégustation pour débutants

Première dégustation avec des propositions adaptées pour faire découvrir les différents styles de l’univers du rhum. Ici, nous allons du rhum le plus facile au plus complexe. Il est parfois délicat de commencer par le rhum le plus doux, ou sucré, mais nous préférons aller crescendo en complexité. On commence donc avec l’Abuelo 12, un classique des ron, qui nous vient du Panama. On peut enchainer avec Flor de Cana 14 ans, qui propose un profil un peu différent des rons habituels (torréfaction) et sans sucre ajouté. Les rhums agricoles des Antilles françaises ne sont pas les plus accessibles, mais nous avons quand même placé un pur jus de canne avec le VSOP de chez Depaz, la valeur sûre de la distillerie de Saint-Pierre. On poursuit avec le Guyana 2008 Diamond de Mezan, qui a un profil un peu fumé et végétal, très intéressant. Le tour de la Caraïbe continue avec un arrêt à Trinidad avec le Plantation 2009, un rhum déjà complexe, mais accessible. Enfin, difficile de ne pas placer le Hampden Estate, version réduite à 46% pour plus de facilité, qui représente fièrement son terroir.

 

La dégustation des amateurs

Après cette première soirée avec tous vos amis, vous pouvez passer au niveau suivant, niveau que nous connaissons mieux puisque nous avons mis plus d’agricoles. On commence avec le Karukera 2008 sélectionné par LMDW, gourmand par son boisé qui s’accompagne d’une belle note de vanille. Ensuite, un de nos rhums favoris, le HSE 2003 (août 2018 ou mieux : mars 2019) qui constituait sûrement l’un des meilleurs rapports qualité prix, avant sa hausse spectaculaire (de 90 à 140€ au cours de l’année 2021). On monte dans les degrés avec un Trinidad, celui de la Maison du Rhum, batch 4, qui étonne par sa grande complexité et son profil très Caroni. Un ron en brut de fût ? Ok, le Nicaragua 17 ans – Dantes embouteillé avec le 1802 par la famille Ricci, est vraiment très intéressant. On reste dans la gourmandise, mais on change de registre, avec le Monymusk 2010 proposé par Velier, qui est lui aussi très joliment fruité. Enfin, dernier arrêt avec le Port Mourant d’Excellence Rhum, un autre brut de fût, qui permettra de changer d’univers, avec un profil plus végétal et épicé, pour clore cette deuxième soirée.

 

La dégustation d’experts

On termine ce triptyque avec notre dégustation expert. Qui dit dégustation d’experts dit très jolies bouteilles. Le but n’est pas ici d’empiler les références introuvables, même s’il faudra tout de même passer un peu de temps sur les groupes Facebook ou autre site d’enchères pour récupérer certaines des références présentées ici. On commence en douceur avec la carafe Reimonenq Hors d’âge, fière représentante de la distillerie de Sainte-Rose, Guadeloupe. On repart en Martinique avec la plus fameuse des sorties HSE, le single cask 1998. Nous vous conseillons la version 70cl, qui est moins boisé que la 50cl, qui est plus vieille (mais également magnifique). On reste dans l’agricole avec le mythique Ste Luce 1980 de Chantal Comte, cuvée parmi les plus réputées de Martinique, qui nous permet de découvrir un rhum d’un autre temps, absolument sublime. Gros monstre à suivre : le Enmore 1995, sûrement l’un des meilleurs Demerara sorti par Velier, un rhum de très haut niveau, mais malheureusement très dur à trouver et surtout très cher. Vous pouvez le remplacer par l’Albion 2004 d’El Dorado pour rester dans un Guyana de bon niveau (quelques crans en dessous du Enmore, mais au-dessus de beaucoup de Guyana tout de même). Que serait une dégustation d’expert sans un bon Caroni ? L’un des meilleurs sortis par Velier est le fameux Trespassers, difficilement trouvable, mais pas impossible, qui propose un mix magnifique de fruits exotiques et de notes pétrolifères propres à Caroni. Il est possible de le remplacer par The Last, sorti plus récemment et que nous avons beaucoup apprécié aussi. Enfin, on finira cette dégustation par un magnifique Hampden, le H sorti pour le 70ème anniversaire de Velier : il conclura parfaitement cette dégustation avec un dosage très intéressant d’esters, nécessaire pour pouvoir faire de l’effet après cette dégustation de rêve.

 

Les dégustations par thèmes

 

A peu de choses près…

 

Les bruts de fût Martiniquais

Changement d’univers avec une dégustation dédiée aux bruts de fût martiniquais. Nous avons légèrement revu notre dégustation de fin 2019, pour nous concentrer sur la Martinique et en changeant deux trois petites choses. On commence avec la gourmandise du brut de fût 2007 -chêne américain- de chez HSE qui ouvrira parfaitement le bal grâce aux notes vanillées du chêne américain. On enchaîne avec le Depaz 2005, très classique, mais très réussi, il nous permet de monter en degrés tout en ajoutant une touche de tabac. On poursuit cette première partie de la dégustation avec le Chantal Comte La Mauny 2006. Très concentré, ce millésime sera parfaitement à sa place ici. La suite sera toujours aussi complexe et ça commence avec le Bally 1999 embouteillé par LMDW : en trois mots, une véritable bombe. Le boisé s’accompagne de note torréfiée pour l’un des tout meilleurs agricoles sortis récemment. On finit cette dégustation avec une bouteille souvent décriée : le St James 2008 pour Velier. Nous l’avons appréciée, elle reflète un pan complexe des rhums AOC. Les notes torréfiées et de fruits à coques ne sont pas faciles à appréhender, mais elles seront parfaitement placées en fin de dégustation.

 

Les rhums de tradition anglaise

Lorsqu’on débute, on assimile souvent la mélasse aux rons d’Amérique du Sud alors que les rums de tradition anglaise sont à découvrir absolument, même si le terme de tradition anglaise au singulier est bien trop réducteur. Attention, cette dégustation regroupe des rhums assez alcooleux, et assez complexes. On commence néanmoins en douceur, avec le Berry’s Bros Diamond 16 ans 2003 qui nous vient de Guyana et introduira parfaitement cette dégustation par sa douceur et son fruité. Le Caroni Replica 18 ans 2000 est sorti à un prix conséquent (290€), mais il propose une très belle version de la distillerie trinidadienne, avec une belle dose de fruits mais également ce goudron si caractéristique. Ensuite, le Long Pond Vale Royal, qui est pour nous le meilleur Jamaïcain à faibles esters proposés récemment. La puissance va crescendo, on garde cette touche de fruité typiquement jamaïcaine, même si l’alcool est superbement intégré. On change d’île, et d’océan, avec le Fiji d’Old Brothers, qui illustre la proximité des rhums fidjiens avec ceux de la Jamaïque, puisque le nez est très orienté solvants. On continue notre tour du monde des rums avec un Foursquare de la Barbade, embouteillé brut de fût ce coup-ci, par Guillaume Ferroni, le célèbre embouteilleur marseillais. Cette version à 63,5% propose de jolies notes de vanille et de tabac, avec beaucoup de concentration, elle est donc parfaite pour nous transporter vers la fin de cette dégustation. Fin qui fait office de pic aromatique puisque le Long Pond 2007 TECC est un rhum très délicat à boire en dehors d’une dégustation, car il offre un concentré d’esters compliqué à gérer avec un palais vierge.

 

Le duel au sommet (du jus de canne)

Enfin, on termine nos dégustations par un face à face entre deux distilleries mythiques : Bielle et Neisson. Ce débat a longtemps divisé la Team Culture Rhum, et il en est peut-être de même chez vous. Si vous voulez commencer par un ti punch, vous aurez le choix, mais pourquoi pas partir avec le 59% Bielle et le 52,5 bio de Neisson. On rentre dans le vif du sujet, les rhums vieux, avec deux rhums très fins, dans le coin Martiniquais le single cask 2004, un classique de Neisson, dont le charme vous mettra tout de suite en condition, et vous le resterez avec le Vieil Oublié, grand séducteur également, qui vous étonnera avec ses très belles notes de fruits rouges. Deuxième étape, le 15 ans de Neisson, batch 2, dont l’élégance du boisé n’a d’égal que la gourmandise de son fruité, qui ira affronter la très belle cuvée du Bielle 2002, un très grand rhum tout en finesse. Enfin, on finira par un des single casks 2001 de Bielle (nous avons goûté l’excellent fût 33, mais le 2 et le 4 semblent aussi être délicieux) et par le brut de fût 2005, édition 70 ans Velier, du côté du Carbet, qui conclura magnifiquement ce duel épique. Nous n’avons pas été jusqu’à proposer le Bielle 1994 ou le 1997 anniversaire Velier pour Neisson, car il y a déjà là de magnifiques bouteilles et il sera très dur de toutes les obtenir. Néanmoins, si vous arrivez à faire cette line-up, n’hésitez pas à nous appeler, nous pourrons faire les arbitres avec plaisir !

 

En bonus, la dégustation de notre invité mystère :

Cette dégustation sera quasi exclusivement agricole. On démarre avec le Depaz 2002 (45° – 11 ans) pour l’accessibilité de son prix et ses notes fruitées qui en raviront plus d’un. On enchaîne avec la première licorne de la sélection avec le RhumRhum 2010 (45° – 2.5 ans) pour connaitre le mythe et sa sapidité – non il n’y a pas de faute de frappe – parfaite. Autre très belle quille, la Bally 1982 (45° – âge inconnu mais en général entre 5 et 8 ans) pour le coté old school des rhums d’antan, saucés, qui reflète l’identité gustative historique de la distillerie Bally et nous permettra de continuer dans un univers gourmand. On change de gourmandise, j’ai préféré le batch 1 du Neisson 15 ans (44.7° – millésime 97) pour découvrir les notes d’agrumes si caractéristiques de la distillerie mais aussi pour réaliser l’évolution qu’un rhum peut proposer au fil d’une dégustation (prévoir au moins 45mn de dégustation pour qu’il s’ouvre totalement). On reste au Carbet, avec le Profil 105 bio batch 1 (53.3°) de Neisson pour le coté expérimental du premier ESB bio et ses notes pâtissières à tomber. Un grand classique maintenant, avec le Bielle 2003 BdF (53.9° – 8 ans) pour son intégration parfaite de l’alcool et sa gourmandise. La dégustation continue avec une autre bouteille mythique, la plus que fameuse RhumRhum 2012 FP (59.8° – 5 ans) pour voir l’évolution du vieillissement des Libérations ; on trouve ici une grosse originalité avec des notes soufrées si (a)typiques de la marque. Tout doucement, on approche de la fin de cette magnifique dégustation avec le Damoiseau 1980 Velier (60.3° – 18 ans) pour sa concentration et ses notes de sous-bois qui vous permettront de finir magnifiquement avec le Chantal Comte La Mauny 2001 (64.8° – 14 ans) pour son coté bestial et ses notes de tabac/cuir.

 

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