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Plutôt que de proposer un compte rendu des nombreux rhums goutés lors de ce weekend passé au Whisky Live, d’autres le feront bien mieux, nous avons choisi de mettre en avant ce que nous avons considéré comme les temps forts du salon, de manière parfaitement subjective.

Nous commençons avec Neisson, qui nous avait manqué au Rhumfest (nous nous sommes  donc rattrapé au Carbet durant l’été) et dont le cadre du Whisky Live semble mieux convenir à la marque. Le stand propose une large revue de la gamme, des blancs au 15 ans. Gros plan sur l’actu du Carbet à la Villette.

Le Chai, brut de fût, par Pierre

Coup de cœur :

Le Chai 2015 dans sa version brut de fût. Un nez très joliment fruité et floral qui précède une bouche vive avec des arômes végétaux presque terreux sur la canne fraiche qui rend un bel hommage au rhum agricole de Martinique. La finale sera mentholée, et végétale, avec une belle longueur. Beaucoup de maturité et de complexité pour un rhum brut de fut relativement jeune.

On a aussi aimé : le 12 ans et le 15 ans. Concernant le plus jeune des deux, il s’agissait du millésime 2005, qui nous a semblé meilleur que le 12 ans précédent, avec un joli boisé accompagné de belles notes d’agrumes. Le 15 ans est comme le 12 ans, mais en mieux : le nez est doux, gourmand et le boisé en bouche est magnifique.

La rencontre :

Gregory Vernant, Alex Bobi et Philippe Baudeloque nous accueillent pour une masterclass sur le thème de l’art dans les spiritueux. Étonnamment la petite salle de conférence ne fait pas le plein tout de suite et les absents ont toujours tort car cette masterclass s’avèrera être une présentation de la Cuvée Sacha (en l’honneur du fils de Mr Vernant) le nouveau bijou de la maison du Carbet. Dessinées par Philippe Baudeloque, artiste et street artist au style stellaire inimitable, les Zépol karé se parent d’animaux indigènes de la Martinique stylisés en blanc sur un ciel noir devenu étoilé. Derrière cette cuvée, la volonté de Gregory Vernant de « laisser des traces » et de proposer un objet de collection qui perdurera dans le temps :

« 99.9 % de notre production reste le blanc à 50° et 55° et quand il nous reste certains millésimes en équivalent de 30 à 40 bouteilles la question se pose de savoir comment faire perdurer cette bouteille, comment continuer l’histoire ? Quand j’ai commencé à travailler dans le rhum, je me suis rendu compte qu’il y avait très peu de transmission écrite (…) beaucoup de savoir a disparu parce que les gens ne savaient pas transmettre le savoir et moi mon obsession c’était plutôt comment transmettre l’histoire de la distillerie. Le but c’était de savoir comment ça pouvait perdurer sans qu’il existe une course à la revente. »

Grégory Vernant

Le pari semble réussi car Neisson s’est entouré d’un artiste reconnu et profondément impliqué dans le projet. La cuvée est proposée dans un bel écrin fabriqué en France : Neisson nous propose ici un réel objet de collection. Le prix contribue à la démarche car il faudra débourser 1200 euros pour acquérir une des 92 quilles destinées à l’Europe (cinq bouteilles différentes avec cinq animaux car la distribution se fera sur cinq continents). Forcément un tel prix pose question car l’amateur de rhum aura envie de goûter au rhum contenu dans ces bouteilles et on peut ressentir une légère frustration face à ses licornes intouchable.

Une nouvelle étape dans la premiumisation est-elle franchie? Nous espérons qu’une telle initiative restera marginale et que les meilleures cuvées de la marque resteront accessibles. Car ce rhum, qui ne sera peut-être pas bu par ses acheteurs, vaut la peine d’être dégusté et Alex Bobi nous propose ici une très belle partition…

La fameuse cuvée Sacha, Pierre

Dégustation de la cuvée Sacha 2003 46.1%

En effet, belle récompense, nous avons pu goûter ce fameux 2003. Dans le verre il faut avouer que c’est rudement bien fait. 2003 a été une année particulièrement sèche en Martinique et elle nous a donné de très belles choses (chez Depaz ou HSE par exemple). Nous avons ici un rhum avec de très belles notes chocolatées, une jolie vanille en embuscade, ce qui donne énormément de douceur et de gourmandise. Un rhum qui fait remonter des souvenirs d’enfance, un rhum très intéressant. Il nous semble important de conclure en disant qu’il s’agit plus d’un objet de collection que d’une simple bouteille de rhum et qu’il semble donc inutile de chercher à corréler la qualité intrinsèque du jus au prix de la bouteille. Si vous cherchez à déguster une autre pépite de chez Neisson, il sera possible de se tourner vers le 15 ans ou le Single Cask 2004.

Par Pierre et Simon

6 Comments

  • Glaas Dominique dit :

    Les bouteilles sont magnifiques ! ! comme le rhum ,.
    Il est très heureux d’associer un artiste à cette manifestation

  • david dit :

    Dommage que la part artistique de cette bouteille de nectar représente un sérieux budget.que recherche -t-on en premier lieu ? un contenu pour la très grande majorité d’entre nous….le contenant venant bien après…
    cordialement David

    • Simon dit :

      Bonjour David,
      Merci pour votre commentaire
      Nous pensons que, justement, l’idée était pour Neisson d’inverser un peu la logique. Mais ça coûte cher ce passage du rhum à l’art.
      Malheureusement !

  • david dit :

    Bonjour Simon,
    supposons l’acquisition de cette bouteille.Faut-il l’ouvrir pour savourer ou la garder en l’état afin de garder sa valeur ?
    Pas simple….je serais curieux de savoir le prorata du prix entre le nectar et la partie design ..60% pour le rhum et 40% pour l’artiste !

    • Simon dit :

      Vous avez résumé une partie de nos interrogations !
      J’avoue ne pas avoir d’avis bien précis puisqu’on pourrait se dire que la finalité d’un rhum est d’être bu… Mais est-ce toujours uniquement un rhum ?
      Pour ce qui est du prix, le 15 ans est à +/- 350€, mais il ne s’agit pas d’un single cask. Donc je pense que la bouteille de 2003 sans l’aspect artistique serait autour de 500€.
      Donc je pense qu’il faudrait inverser votre proportion, mais ce n’est que mon humble avis.

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