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Quatre armagnacs de 1981 à 1991 au programme de cette très belle dégustation !

Nous l’avions déjà dit, il est très très difficile de s’y retrouver dans les différents domaines producteurs d’armagnac. Pour éviter de nous perdre, nous mettrons donc en avant les embouteilleurs. Pour cette dégustation, nous avons trois embouteilleurs indépendants, et un embouteillage officiel. Commençons par ce dernier : il s’agit d’un Domaine de Charron 1988. Situé en Bas-Armagnac, le Domaine est familial (propriétaire récoltant – pas de négoce) et la vigne se situe sur le terroir des Sables Fauves dans les Landes.
Chez les IB, nous avons deux embouteilleurs connus, avec l’Encantada et Grape of the Art, que nous avions déjà brièvement présentés. Enfin, c’est avec LMDW que nous allons finir les présentations. En effet, la gamme Version Française permet à la marque d’embouteiller les spiritueux français de son choix, et cela va des whiskys aux armagnacs, en passant par le Cognac et même le pastis ! La gamme est assez récente, et nous pensons vraiment que l’avenir des brandys est absolument radieux.

Version française – Famille Fezas 1981

Degré : 43,4 %
Intégration de l’alcool : Parfaite
Appellation : Ténarèze
Nombre de cols : 514
Millésime : 1981– plus de 40 ans
Vieillissement : fûts de chêne roux
Particularité : Ugni blanc

Le nez s’ouvre sur des fruits secs gourmands (raisins, abricots) ainsi que sur une note marquée de miel. La suite est réussie avec un petit boisé, et des épices (vanille et cannelle). En fin de nez, on sent poindre une pointe de sève. Un nez agréable.
En bouche, l’attaque est gourmande, avec des raisins (secs, mais pas que) et un boisé texturant mais léger. La suite est très fruitée, avec des pommes en compote, et de la cannelle, presque intégrée à la compote évoquée juste avant. La texture et l’amplitude sont superbes, malgré un degré plutôt bas.
La finale est longue, sur un agréable petite amertume, accompagnée de raisins secs.

Un très beau spiritueux, dont le profil est complet et complexe. On a apprécié ce duo bois-raisins secs, qui n’est pas si fréquent finalement.
Notre note : 89

Domaine de Charron – 1988

Degré : 47,1 %
Intégration de l’alcool : Parfaite
Appellation : Bas-Armagnac
Nombre de cols : 385
Millésime : 1988 – 30 ans (et Dame-Jeanne)
Vieillissement : chêne local
Particularités : brut de fût – Baco

Le premier nez est sombre, attirant et très fondu : aucune note ne dépasse. Après un petit instant, des notes torréfiées (café, chocolat) et boisé arrivent. Avec de l’aération, on sent une petite tension végétale assez marquée, sur la sève et la menthe. C’est un nez original et sympathique.
En bouche, le long vieillissement se fait sentir, avec un beau boisé bien charpenté, qui peut faire penser à un cousin du boisé de Bally. Ensuite, on tombe sur un temps très épicé (baies, vanille, muscade) et sur du chocolat noir.
La finale est agréable, mais assez courte, sur le boisé et la cannelle.

Superbe intégration de l’alcool ici, qui rend ce brut de fût tout à fait accessible. Bon armagnac, même si il faut aimer le boisé, le chocolat et les épices. Mais cela tombe bien, car c’est notre cas.
Notre note : 87

L’Encantada – Domaine Lassalle 1991

Degré : 47,4 %
Intégration de l’alcool : Parfaite
Appellation : Bas-Armagnac
Nombre de cols : 385
Millésime : 1991
Vieillissement : Chai très humide. Élevé en pièces neuves de chênes noirs, chauffe faible.
Particularités : single cask – brut de fût – ugni blanc

Le nez s’ouvre sur un nuage de douceur fruitée (figue, pruneau) et presque florale juste après. C’est gourmand et léger ! La suite est épicée (vanille), et miellée, ce qui pourrait presque nous faire penser à un pain d’épices.
La bouche est très cohérente avec le nez, avec ce miel assez épais à l’entame, puis de la cassonade et des fruits (mûrs, raisins secs et figues). Le boisé est léger, mais permet de ne pas tomber dans l’excès de douceur.
Étonnamment (ou pas ;)) la finale est douce, sur la vanille et les fruits secs.

Un armagnac porté sur la douceur et la gourmandise, mais qui ne tombe pas dans l’excès, grâce à un boisé apprécié en bouche.
Notre note : 85

Grape of the Art – Hontambère 1985

Degré : 56,6 %
Intégration de l’alcool : Parfaite
Appellation : Ténarèze
Nombre de cols : 350
Millésime : 1985 – 36 ans
Vieillissement : Chai humide
Particularités : single cask – brut de fût – ugni blanc

De façon surprenante, c’est avec une note de boisé un peu brulé, et la petite fumée qui va avec, que ce vieil armagnac marque son entrée. La suite reste étonnante, avec de la pomme et du caramel liés dans ce qui ressemble beaucoup à un gâteau aux pommes caramélisées. Enfin, du chocolat au lait arrive, avec une toute petite pointe de musc. Deux notes originales dans un seul nez, c’est rare !
La bouche est aussi surprenante, avec des fruits (rouges -cassis ?- et pomme) et du boisé, qui peuvent rappeler certains TDL. Les épices arrivent ensuite, avec du caramel et un cacao gourmand.
On retrouve la pomme aperçue en bouche pendant la finale, avec un tout petit boisé.

Une fois encore, nous n’avons ressenti aucune sensation d’alcool durant cette dégustation. Et, encore une fois également, nous avons apprécié cet armagnac. Les notes originales ont vraiment apporté quelque chose de différent, et c’est agréable.
Notre note : 88

Conclusion

Aucune fausse note ici !
Des univers assez différents, avec toujours une trame finement boisée, et des notes agréables autour (de la vanille aux fruits secs, en passant par le miel). On retiendra enfin la très belle intégration de l’alcool sur ces vieux armagnacs, et la finesse des boisés.
Aucune grosse claque, mais beaucoup de plaisir tout le long néanmoins, et c’est bien le principal.

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